Lorsque nous pensons «technologie» et «Seconde Guerre mondiale», la première invention qui nous vient en tête est bien sûr la bombe nucléaire. Comment pourrait-il en être autrement? Mais plusieurs autres inventions issues de la guerre de 39-45 ont changé notre façon de vivre et sont encore utilisées aujourd'hui. Nous vous proposons, ce mois-ci, un aperçu des principales percées technologiques nées de la Deuxième Guerre mondiale dans plusieurs domaines : la santé et l'alimentation, les domaines militaire et industriel, les transports, l'exploration spatiale et finalement les communications. Comme nous le verrons, le domaine militaire est loin d'être le seul à avoir bénéficié des recherches de l'époque. De plus, dans certains cas, la vocation militaire d'une innovation a rapidement été détournée vers un usage commercial grand public!

 

Santé et alimentation

La médecine a grandement profité des recherches menées durant la Seconde Guerre mondiale : outre la découverte de nouveaux médicaments et la mise au point d'agents anti-infectieux, la percée majeure dans le domaine est sans conteste le bond de géant réalisé au niveau des transfusions sanguines. En 1940, les chercheurs Landsteiner et Weiner découvrirent le facteur rhésus. Ce nom vient en fait de la race du singe macaque dont ils se sont servi pour faire leurs expériences. Avant la découverte du facteur rhésus, les transfusions sanguines n'étaient pas sûres : même si un receveur se faisait transfuser du sang d'un donneur du même groupe sanguin (par exemple, tous les deux de type A), la transfusion entraînait parfois de sérieux problèmes de santé au receveur. Les scientifiques ignoraient toujours pourquoi, jusqu'à ce que Landsteiner et Weiner découvrent le facteur «positif» ou «négatif» du sang, rendant ainsi les transfusions plus sûres pour le receveur. Enfin, il est important de mentionner, en parlant des transfusions sanguines, que Charles Richard Drew, en 1940 et 1941, a été le premier à créer une banque de sang, qui servait à fournir en sang les soldats britanniques blessés au combat.

 

 

Du point de vue de l'alimentation, plusieurs découvertes ont été faites, par exemple les aliments en poudre, utilisés encore aujourd'hui par les astronautes dans la Station spatiale internationale. La découverte majeure demeure par contre l'invention du four à micro-ondes. Comme c'est souvent le cas, cette découverte a été faite pas hasard! Percy Spencer travaillait pour la compagnie Raython à la construction de radars pour l'armée. Alors qu'il se trouvait près d'un radar qui dégageait des micro-ondes, le chocolat qu'il avait dans sa poche s'est mis mystérieusement à fondre! C'est ce qui lui a donné l'idée d'utiliser les micro-ondes afin de faire chauffer des aliments. En 1946, la compagnie breveta ce type de cuisson. En 1947, le Radarange, premier four à micro-ondes, fut commercialisé. Les premiers aliments cuits à l'intérieur de ce four furent bien sûr du pop corn et… un œuf qui, évidemment, éclata au visage des expérimentateurs!

 

Domaines militaire et industriel

Plusieurs petites inventions militaires sont nées durant la Seconde Guerre mondiale : la fourrure artificielle, afin d'habiller les soldats présents dans le Grand Nord, la combinaison antigravité ainsi que le caoutchouc synthétique. Ce dernier a été peaufiné à la fois par les États-Unis et par l'Allemagne. En effet, alors que les premiers étaient privés de leur approvisionnement en provenance du Proche-Orient, les seconds étaient soumis à un blocus. Tous deux, pour cause de pénurie, ont donc dû développer de manière synthétique le caoutchouc. Ce développement n'était pas tout à fait terminé à la fin de la guerre puisque ce n'est qu'un peu plus tard que le produit fut véritablement au point. Une autre innovation digne de mention : l'utilisation, dès 1941, du nylon dans la fabrication des parachutes. Les Américains employaient d'ailleurs deux expressions haineuses envers leurs ennemis afin de populariser le nouveau matériau : «Now You Lousy Old Nippons» (À vous, maintenant, vieux Japonais dégueulasses) ou bien «Now You'vo Lost Old Nippons» (Vous avez maintenant perdu, vieux Japonais).

Sur le plan industriel, une découverte militaire a, comme il arrive souvent, dérivé vers un autre domaine. Plusieurs recherches ont en effet été entreprises sur le magnétisme durant la guerre. Le but premier était de démagnétiser la coque des navires afin que les mines ne puissent plus venir s'y coller. Ces recherches, après la fin des combats, ont permis le développement du magnétomètre aéroporté, un appareil capable de détecter les minerais enfouis dans le sol.

 

Transports et exploration spatiale

Dans le domaine des transports, deux importantes inventions ont été réalisées durant la guerre : les dégivreurs électrothermiques pour les hélices des avions ainsi que l'utilisation du silicone comme isolant. Ce dernier était utilisé sous forme de fluide pour garnir les dispositifs amortisseurs des appareils sensibles qu'utilisait l'aviation. Le silicone fut par la suite utilisé comme isolant des circuits d'allumage des moteurs d'avion.

 

C'est par contre les tristement célèbres fusées allemandes V2, les premiers missiles balistiques, qui représentent le principal avancement dans le domaine des transports… spatiaux! La lettre «V», utilisée dans ce contexte par les Allemands, voulait d'habitude dire «versuch», c'est-à-dire prototype. Précisément dans le cas du V2, cela voulait par contre dire «vergeltung», représailles : le missile V2 représentait en effet la réponse des Allemands aux bombardements alliés.

 

Le premier essai allemand de ce nouvel engin, nommé au départ A4V2, eut lieu en 1942. Le missile atteint une altitude de 85 km et une vitesse de Mach 5 (c'est-à-dire cinq fois la vitesse du son : 6000 km/h). Son principal défaut était son imprécision, ce qui explique que, malgré sa grande portée et l'imposante vitesse qu'il atteignait, jamais il ne put donner l'avantage à l'Axe. Lors de la chute des premiers V2 sur Londres, les gens ne se sont d'ailleurs par rendus compte tout de suite qu'ils étaient bombardés : la vitesse de la fusée étant plus grande que celle du son, le V2 arrivait sur la ville sans bruit, ce qui faisant croire aux habitants que des bombes explosaient et non qu'il s'agissait de missiles!

 

C'est donc cette caractéristique, sa grande vitesse, qui rendit le V2 «intéressant», à la fin de la guerre. Les États-Unis ont d'abord testé ses capacités à partir de White Sands, au Nouveau-Mexique. Ils s'aperçurent que cette grande vitesse était surtout intéressante d'un point de vue aérospatial. Ainsi, les Bumper, les deux premières fusées lancées à partir de Cap Canaveral en Floride en juillet 1950 afin d'étudier la haute atmosphère, étaient en fait des V2 modifiés.

 

Les communications

La dernière invention que nous vous présenterons aujourd'hui est un lointain ancêtre du téléphone portable. Paul Galvin, un homme d'affaires de l'Illinois, voulait créer un appareil de communication style «radio», mais qui fonctionnerait dans les deux sens, c'est-à-dire avec émetteur et récepteur. En 1940, il créa le handie talkie, un modèle fonctionnant sur la bande AM. La version FM de son invention, le walkie-talkie, vit le jour deux années plus tard. La compagnie qu'il avait fondée sous le nom de Galvin Manufacturing Corporation devint quelques années plus tard le géant Motorola. Cette dernière sortit, en 1969, le modèle HT-220 slimline, le premier walkie-talkie non militaire depuis la Deuxième Guerre mondiale. À la même époque, Motorola fut d'ailleurs la compagnie qui rendit possible la communication entre Neil Armstrong et la Terre. Les recherches sur cette innovation de Paul Galvin se sont succédé au fil des ans afin d'en arriver à l'invention du téléphone de voiture (1973), du premier téléphone cellulaire portable (1984) et enfin, du premier téléphone cellulaire personnel, le micro TAC (1989).

 

Autant dans les domaines de la santé, de l'alimentation, des transports, de l'exploration spatiale et des communications que dans le domaine industriel, plusieurs découvertes et innovations issues de la Seconde Guerre mondiale ont permis aux humains de se faciliter la vie. Il n'y a pas que le domaine militaire qui a profité des avancées technologiques, même si c'est celui qui nous vient le plus rapidement en tête. En fait, il est presque normal que des temps de guerre soient propices à de grands changements technologiques; après tout, les deux camps veulent découvrir l'arme ou la technologie novatrice qui leur donnera l'avantage sur leur adversaire. Rappelons-nous d'ailleurs qu'une telle avancée fulgurante s'est reproduite dans le domaine de l'exploration spatiale lors de la guerre froide : États-Unis et URSS s'étaient engagés dans une course à la conquête de l'espace afin d'être la première nation à envoyer un satellite en orbite, la première à envoyer un homme dans l'espace et enfin, la première à alunir et à faire marcher un homme sur la Lune. Force est de constater que, depuis la chute du bloc soviétique, les grandes premières dans le domaine de la conquête spatiale se font plus rares. Comme quoi l'homme a souvent besoin d'être en compétition contre un adversaire pour faire avancer les choses!

 

 

 

 

Quoi de plus polluant qu'une course automobile. Des dizaines de moteurs à essence roulant à plein régime des heures durant. Tout cela sera peut-être du passé avec la venue d'une voiture de course hybride.

 

 

Le concepteur italien N.Technology et le constructeur italien Tatuus ont signé un contrat afin de produire une voiture de course à une place avec un moteur de 2 litres, 4 cylindres et 250 chevaux vapeurs. La voiture est conçue pour posséder un moteur hybride. Ressemblant beaucoup aux voitures de la Formule Renault, elle utilisera le freinage récursif pour recharger ses batteries.

 

 

   
Ces voitures pourront concourir dans le cadre d'une nouvelle compétition dans les épreuves européennes du FIA World Touring Car Championship. Les courses seront diffusées à la télévision sur Eurosport.

 

Des chercheurs australiens ont trouvé un nouveau procédé pour décontaminer les sols.

 

 

Ils ont constaté que les ultrasons créent des ondes de choc et des hautes températures qui détruisent les polluants organiques. Après avoir mélangé de l'eau au sol contaminé et bombardé le tout d'ultrasons, ils ont détruit près de 97 pour cent des matériaux toxiques.

 

Et alors?

 

Les traitements actuels consistent à enfouir, incinérer ou décontaminer les sols avec des produits chimiques toxiques. Le nouveau procédé par ultrasons est rapide, économique, moins polluant et pourrait même être transportable.