• À surveiller dans le ciel en 2012

    par Pierre Chastenay, astronome au Planétarium de Montréal

    Il est coutumier en début d'année de prendre des résolutions, bien qu'il soit souvent plus difficile de les tenir… Mais une résolution que nous vous encourageons à prendre et que nous vous aiderons à tenir tout au long de l'année, c'est de lever régulièrement les yeux vers le ciel pour admirer les nombreux spectacles qui nous seront offerts tout au long de 2012. Et pour vous mettre l'eau à la bouche (ou de la lumière dans les yeux !), voici ce que le ciel nous réserve cette année…

    Les planètes en 2012

    Du côté des planètes, d'abord, c'est en mars que le spectacle sera le plus saisissant, puisque les cinq planètes visibles à l'œil nu seront toutes présentes dans le ciel dès le début du mois ! Vers l'ouest en début de soirée, ce seront d'abord Vénus et Jupiter qui attireront tous les regards, avec en prime la petite Mercure faisant une de ses meilleures apparitions de l'année, tout juste au-dessus de l'horizon ouest-sud-ouest. Au même moment, Mars se lèvera à l'est. La planète rouge sera en opposition le 3 mars et, de ce fait, sera au plus près de la Terre d'ici avril 2014. Il ne s'agit pas de l'opposition la plus favorable, mais la planète nous apparaîtra tout de même plus brillante qu'à tout autre moment de l'année. Profitons-en !

    Toujours en mars, un peu plus tard en soirée, ce sera au tour de Saturne de se lever à l'est pour offrir ses anneaux aux regards des astronomes. Leur inclinaison fera des anneaux un spectacle grandiose à travers même le plus modeste des télescopes d'amateur. Le ballet des planètes se poursuivra ensuite tout au long du mois. Ainsi, Vénus et Jupiter s'approcheront l'une de l'autre à la mi-mars, puis un mince croissant de Lune les rejoindra à la fin du mois. Début avril, Vénus traversera l'amas d'étoiles des Pléiades, ce qui devrait être une jolie vision à travers une paire de jumelles.

    Éclipses et passages

    Nous ne serons pas choyés par le cycle des éclipses cette année, bien qu'une éclipse annulaire de Soleil sera partiellement visible de l'ouest du Québec en toute fin de journée le 20 mai. Pour les habitants de l'ouest de la province, le Soleil se couchera avant que l'éclipse ait atteint la mi-course, ce qui permettra tout de même d'apercevoir un « croissant de Soleil » en fin de journée. Évidemment, les mesures de sécurité s'imposent lorsqu'il est question d'observer le Soleil : munissez-vous de filtres solaires adéquats ou observez une image du Soleil projetée sur un écran. Pour les mordus qui n'ont pas peur de voyager au bout du monde, une autre éclipse de Soleil, totale celle-là, sera visible à la mi-novembre dans le Pacifique Sud et depuis la partie nord de l'Australie. Dans la série des éclipses invisibles du Québec, ajoutons une éclipse partielle de Lune le matin du 4 juin, que seuls les habitants de l'ouest de l'Amérique du Nord pourront suivre de bout en bout.

    Nous pourrons toutefois admirer une autre forme d'éclipse, qui met cette fois en cause la planète Vénus passant devant le disque du Soleil. Ce passage de Vénus, le dernier avant l'an 2117, aura lieu le 5 juin en fin de journée; au Québec, nous assisterons au début du passage (qui dure au total un peu plus de six heures) mais le Soleil se couchera avant que Vénus n'ait fini de traverser le disque solaire. Les passionnés pourront se rendre sur la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord pour assister au passage en entier. Vous aurez également besoin d'un filtre solaire, installé sur des jumelles ou un petit télescope, pour observer le phénomène.

    Étoiles filantes et aurores boréales

    Qui dit étoiles filantes pense immédiatement aux Perséides, qui strient le ciel étoilé à la mi-août chaque année. Mais il ne s'agit pas de la seule pluie annuelle d'étoiles filantes digne d'intérêt, loin de là ! En 2012, les amateurs de météores trouveront également leur compte avec les Lyrides, qui atteignent un maximum les 21 et 22 avril, les Orionides des 20 et 21 octobre, les Léonides des 17 et 18 novembre, et les plus prometteuses, les Géminides des 13 et 14 décembre. Dans le cas de ces deux dernières pluies, les nuits froides étant généralement dépourvues d'humidité, la visibilité des météores sous un ciel très noir devrait s'en trouver grandement améliorée. Pour les cinq pluies que nous venons de mentionner (incluant les Perséides), la Lune ne devrait pas nuire aux observations.

    Contrairement aux éclipses, aux conjonctions de planètes ou même aux pluies d'étoiles filantes, les aurores boréales sont, par essence, des phénomènes imprévisibles : elles s'allument sans crier gare pour faire danser dans le ciel nordique des rideaux de lumière colorée. Il est toujours possible de supputer leur apparition lorsque le Soleil s'active et qu'une éruption à la surface de notre étoile projette dans l'espace interplanétaire un flot de particules chargées en direction de notre planète. Mais il n'y a pas de garantie que cette vague de particules provoquera l'orage magnétique à l'origine des aurores boréales. Quoi qu'il en soit, après une longue accalmie, l'activité solaire semble à nouveau en hausse en 2012, ce qui laisse présager une recrudescence de l'activité aurorale pour cette année. Gardez l'œil ouvert !


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