• La spiritualité religieuse se rapporte:

    à l'aspiration à se « relier » (du latin religare, racine possible de religion). Il s'agit alors essentiellement de se relier à Dieu, au Divin, à une réalité transcendante[5]; mais ce lien à Dieu conduit l'homme à se relier aussi à lui-même, aux autres, à la natureou à l'univers.

    et, par extension, à une spiritualité attachée à une religion

    Les principes religieux exposent les raisons et les méthodes de ce « lien » mais la religion peut produire des effets tout à fait opposés en conduisant l'humanité à la guerre et à la division[6].

    Après avoir supplanté les spiritualités plus ou moins déstructurées du paganismeou de l'animisme, les spiritualités juive, bouddhique, chrétienne, musulmane, se sont développées sans véritable concurrence pendant de nombreux siècles, jusqu'au siècle des lumières. Dans tous les pays où ces religions n'étaient pas parvenues à s'imposer par la force des armes, de l'argent ou de la parole, les spiritualités locales ont continué à se développer.

     

    Spiritualité non religieuse

    La religion est une organisation collective alors que la spiritualité, aspiration personnelle comme nous l'avons dit plus haut, est de plus en plus rendue à l'individu. Si, comme l'affirment certains sociologues, les spiritualités organisées des religions subissent aujourd'hui l'effet de l'individualisme de l'époque contemporaine[7], ce n'est que justice (Cf. spiritualité et idéologie)!

     

    Depuis la naissance de la philosophie, c'est-à-dire depuis la naissance de l'humain, certains revendiquent leur spiritualité sans appartenir à aucune religion: ils expriment, par exemple, une préférence pour l'humanisme(pouvant relever de l'athéismeou non)[8].

    Mais c'est surtout à partir de la seconde moitié du XXe siècle que se développent des approches spirituelles non religieuses, parmi lesquelles une mouvance qui se fait appeler spiritualité laïque[9]. La spiritualité laïque se présente comme une vision universelle de l'intuition spirituelle propre à chaque être humain, intuition qui peut être définie comme un ressenti d'unité avec la totalité et une perception d'un état d'être transcendant la matière. La spiritualité laïque se dit non dogmatique, non sectaire et ouverte au débat et à l'élaboration progressive d'une société plus unie et partageant des valeurs communes.

     

    Le philosophe Vladimir Jankélévitch approchait ainsi, à la suite de Bergson, au plus près des fondamentaux d'une spiritualité humaine, ou d'une "philosophie première", proche de la conception bouddhiste.

     

    Le bouddhisme exprimait déjà à son émergence le besoin d'une régénération de la spiritualité hors des dogmes des religions établies. Selon Matthieu Ricard, interprète français du 14e Dalaï Lama: « Très attaché à la notion de « spiritualité laïque »[10], le Dalaï-Lama déclare que « la religion est un choix personnel et que la moitié de l’humanité n’en pratique d'ailleurs aucune et qu'en revanche les valeurs d’amour, de tolérance, de compassion prônées par le bouddhisme concernent tous les humains, et cultiver ces valeurs n’a rien à voir avec le fait d’être croyant ou non »[10]. »

     

    Le néo-paganisme du XXe siècle est une résurgence des croyances et pratiques, plus ou moins revisitées, qui précédaient le christianisme avant la fin du IVe siècle.


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