• <script type="text/javascript"> </script><script type="text/javascript" src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/show_ads.js"> </script>

     

     

    Qu’est-ce que la mélatonine ?
     

    Mélatonine insomnie

    Découverte en 1958 par Aaron Bunsen Lerner, un dermatologue de l’université Yale (Etats-Unis), la mélatonine est une hormone particulièrement connue pour sa faculté à réguler les rythmes chronobiologiques et à améliorer le sommeil. Secrétée par la glande pinéale ou épiphyse, elle est stimulée par l’absence ou la baisse de la luminosité et est inhibée à l’exposition à la lumière. Également appelée "hormone de l’obscurité" ou "hormone du sommeil", la mélatonine contribue à la régulation du cycle du sommeil. Une baisse de son taux peut ainsi provoquer des problèmes d’insomnie. Cliquez ici pour mieux comprendre les cycles du sommeil

    Les fonctions de la mélatonine dans l’organisme

    Au-delà de ses fonctions hormonales, la mélatonine possède aussi des propriétés antioxydantes limitant de façon conséquente le développement des radicaux libres, éléments facteurs de stress oxydatif. Il s’agit essentiellement du radical hydroxyle (OH), du peroxyde d’hydrogène, du monoxyde d’azote, de l’anion peroxynitrite, de l’acide peroxynitreux et de l’acide chlorhydrique. En renforçant l’action de certains enzymes antioxydants, la mélatonine contribue à la protection des macromolécules.
    Par ailleurs, elle contribue à la régulation de la sécrétion des autres hormones du corps telles que les hormones endocrines et paracrines.
    Des études scientifiques ont permis de déterminer le rôle prépondérant occupé par la mélatonine sur le cycle du sommeil. De ce fait, l’usage de la mélatonine pour soigner les troubles du sommeil est devenu courant dans certains pays à l’instar des États-Unis, de l'Italie et du Mexique. Dans d’autres pays comme la France ou la Suisse, la vente de la mélatonine suit encore une certaine régulation.

    Relevons toutefois que la prise de mélatonine chez une personne dormant à des heures régulières serait sans effet, en effet une prise suplémentaire de cette hormone ne va rien changer, car le corps en sécrète déjà naturellement le soir.
    La mélatonine est donc surtout recommandée chez les personnes qui voyagent beaucoup en changeant de fuseau horaire, un voyage vers l'est ou l'ouest, ces personnes souffrent souvent de décalage horaire (jet lag) et la prise de mélatonine peut permettre d'améliorer le sommeil, à la fois pour l'endormissement et la durée du sommeil.
    La mélatonine peut aussi être intéressante chez les personnes travaillant la nuit avec des cycles de travail irréguliers.

    Selon la littérature scientifique, la mélatonine améliore le sommeil chez les aveugles.

    Quels sont les bienfaits de la mélatonine ?
     
    La mélatonine aide ceux qui souffrent de troubles du sommeil à mieux dormir (lire aussi le paragraphe ci-dessus). Elle intervient donc dans le traitement de l’insomnie, surtout si celle-ci est due à une insuffisance d’apport en mélatonine. Dans le cas contraire, l’effet de la prise peut être modeste, voire inexistante, car le crops sécrète naturellement de la mélatonine.  
    Comme on l'a vu ci-dessus elle permet d’apaiser et de prévenir les effets du décalage horaire (jet-lag), en particulier si le voyage dure 9 h ou moins et que la destination est située vers l’est. Toutefois, afin d’optimiser les résultats, certaines précautions doivent être prises notamment sur le dosage et les moments de la prise.

    Camomille sommeil mélatonine

    L’utilisation de certaines plantes dotées de vertus sédatives comme la passiflore et la camomille peuvent venir renforcer l’effet de la mélatonine.

     

     

    Où trouver la mélatonine et comment la préserver ?

    La mélatonine se rencontre dans de nombreuses plantes comme le riz, les noix et les noisettes ainsi que dans le vin rouge. L’organisme peut également puiser la mélatonine dans les tomates, le maïs et les pommes de terre, mais la teneur en mélatonine de ces plantes reste nettement inférieure à celle des premières.
    Étant donné que c’est le tryptophane se transformant en sérotonine qui se trouve à l’origine de la mélatonine, la consommation d’aliments riches en tryptophanes tels que le persil, les graines de courge, le fromage, la morue, le parmesan, le lait et le soja, peut favoriser la production de mélatonine par l’organisme.
    Il en est de même pour les aliments contenant la sérotonine comme les bananes, le lait, la prune, le riz, la noix, le maïs et les flocons d’avoine.

    Afin de préserver le taux de la mélatonine naturelle, il est conseillé de s’exposer le moins possible à un excès de lumière pendant la nuit au risque de baisser, voire supprimer la concentration de mélatonine. Le taux de mélatonine peut aussi augmenter de façon naturelle en privilégiant les glucides (sucre, miel, céréales, pomme de terre, pâtes, riz, lentilles…) le soir et en modérant les omega-3 au profit des omega-6.

    Comment l’organisme forme et utilise la mélatonine ?

    L’absorption de protéines alimentaires par l’organisme lui permet de puiser une certaine quantité d’acide aminé essentiel nommé tryptophane. Ce dernier est ensuite transformé en sérotonine, une sorte de messager chimique. C’est la sérotonine que la glande pinéale va convertir en mélatonine et que le foie va par la suite métaboliser.

    Les précautions à prendre

    Les études menées par le Massachusetts Institute of Technology Schoool of Medicine révèle que les suppléments de mélatonine mis en vente sur le marché peuvent contenir 3 à 10 fois plus que la quantité nécessaire pour améliorer la qualité du sommeil. Un tel excès risque de se montrer inefficace pour retrouver un rythme circardien régulier. À titre indicatif, la dose moyenne suffisante par jour serait de 0,3 mg.

    Aucun effet secondaire signifiant n’a encore été enregistré suite à une prise de mélatonine à forte dose. Elle semble être non toxique, mais peut provoquer un état de somnolence. La prudence est donc de mise après une prise, surtout pour ceux qui conduisent. Il faut toutefois remarquer que l’université Andrews a constaté, suite à une étude effectuée par son département de nutrition, qu’une trop haute dose de mélatonine peut être à l’origine de migraine (mais lié au dosage, lire aussi ci-dessous), de sautes d’humeur et d’un déséquilibre hormonal de l’organisme. Attention, consommée avec un inhibiteur des monoamine oxydase (IMAO) qui inhibe sa métabolisation par l’organisme, la mélatonine peut entraîner une overdose.

    Où peut-on acheter la mélatonine ?

    En Suisse, il n'existe pas de préparation en vente libre à base de mélatonine. Toutefois certaines pharmacies peuvent préparer elles-mêmes des médicaments à base de mélatonine. Cela dit la spécialité Circadin® est dorénavant autorisée en Suisse pour le traitement des troubles du sommeil chez les patients âgés de 55 ans ou plus, ce médicament doit être prescrit par le médecin.
    En Italie, il est possible d'acheter en ventre libre la mélatonine (selon nos informations).
    En France, la vente de la mélatonine suit encore une certaine régulation. Demandez conseil à votre médecin ou pharmacien.

     

    Information intéressante sur la mélatonine et la migraine

    Traitements à utiliser en prévention

     

    Migraine et mélatonine

    SAO PAULO - La prise de 3 mg de mélatonine par jour le soir, 30 minutes avant le coucher, s'est avérée efficace chez 80% de patients traités dans une étude réalisée à l'hôpital israélite de Sao Paulo (Brésil) publié en octobre 2004 dans le journal Neurology, en prévention des migraines.

    Dans cette étude 32 personnes atteints de migraines chroniques ont été suivies pendant 4 mois, ils pouvaient conserver leur traitement à base de triptans ou analgésiques et au terme de l'étude 25 personnes sur 32 ont remarqué une diminution minimum de 50% du nombre de leurs crises, 8 patients n'ont eu aucun mal de tête (ici dans le sens de migraine).

    Cette étude semble très prometteuse pour tous les patient(e)s atteint(e)s de migraine. Il faudra maintenant prouver et confirmer ces chiffres à grande échelle.
    (article publié sur le site suisse bluewin.ch en octobre 2004 et adapté par creapharma.ch).


    votre commentaire
  • <script type="text/javascript"> </script><script type="text/javascript" src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/show_ads.js"> </script>

     

     

    Détecter les cancers du sein sans biopsie

    Comment savoir si une tumeur du sein est maligne ou bénigne ? Jusqu'à maintenant, le diagnostic reposait sur la biopsie, une technique consistant à prélever un morceau de la tumeur avec une aiguille. Assez déplaisant, cet examen pourrait bientôt être remplacé par de nouvelles méthodes.

     

    Lorsque la mammographie détecte une anomalie dans le sein, le diagnostic n'est pas établi pour autant. En fonction de la taille et de la localisation de l'anomalie, le médecin a à sa disposition plusieurs examens : échographie, l'aspiration ou ponction cytologique et la biopsie. Redoutées par les femmes, ce dernier examen pourrait demain laisser la place à des techniques moins traumatisantes.

    De nombreuses biopsies inutiles ?

    Une fois une lésion observée dans le sein lors d'une mammographie, le médecin doit recourir à d'autres formes d'investigation pour poser le diagnostic. Il faudra distinguer les tumeurs bénignes des tumeurs cancéreuses. Un prélèvement de tissu mammaire situé au niveau de la zone suspecte est nécessaire. Cet examen peut être une ponction cytologique (aspiration de liquide) ou plus généralement une biopsie. Il s'agit d'un prélèvement d'une partie de la tumeur, qui sera examinée au microscope.

     

    Cancer sein dépistage

    Malgré l'amélioration des techniques de biopsie, cet examen reste redouté des patientes. Heureusement, 60 à 80 % de ces résultats confirment la nature bénigne de la tumeur. Mais comme le rappelle le Dr Emmanuel Barranger du service de gynécologie obstétrique de l'hôpital Tenon (Paris), pas question de parler pour autant de biopsies inutiles : "Tous les professionnels travaillent aujourd'hui pour que 60 à 80 % des patientes opérées le soient pour une bonne raison thérapeutique : un diagnostic établi de cancer du sein. Ainsi, contrairement à ce qu'on entend parfois, une biopsie sur une tumeur bénigne n'est pas superflue puisqu'elle aura évité une chirurgie inutile".

    Pour améliorer le confort des patientes et rendre l'examen moins traumatisant, des voies de recherche apparaissent aujourd'hui très prometteuses.

    Une technique qui va faire du bruit

    Une technique non-invasive est actuellement en développement à l'Université de Duke (Etats-Unis)1. Elle repose sur un principe étonnant : les tissus organiques ne réagissent pas de la même manière aux ultrasons en fonction de leur élasticité.

    Le principe développé par l'équipe de Katherine Nightingale est simple : on envoie une onde sonore dans des fréquences non audibles. En fonction de l'élasticité du tissu, la tumeur va se déformer, avant de renvoyer l'onde acoustique. Un peu comme des balles en mousse de différentes densités, les tumeurs retrouvent leur forme originale à des vitesses différentes après avoir été bombardée d'ultrasons. Les plus dures ne se déforment pas (ou peu), et l'écho revient plus vite. A l'inverse, les plus élastiques encaissent le choc en se déformant et l'écho revient plus tardivement. Ainsi, l'élasticité du tissu est inversement proportionnelle à l'élasticité de la tumeur, estimé grâce à l'écho des ultrasons.

     

     

    Détecter les cancers du sein sans biopsie

     

    Cette différence permettrait de caractériser les tumeurs bénignes des tumeurs malignes. Une fois mise au point, cette technique baptisée ARFI (pour Acoustic Radiation Force Impulse) devrait pouvoir offrir un contrôle rapide et sûr du diagnostic. Les applications pourraient même dépasser le sein, et s'appliquer à la détection de thromboses. Mais comme le déclare Katherine Nightingale "Pour le moment, nous nous focalisons sur le sein"2.

    Combiner le meilleur de l'imagerie médicale

    Toujours aux Etats-Unis, des chercheurs américains du centre sur le cancer de l'Université du Minnesota proposent une autre alternative. Leur solution combine les techniques d'imagerie médicale par résonance magnétique (IRM) et une technique de spectroscopie par résonance magnétique (SRM).

    L'IRM permet de localiser les masses tumorales, alors que la SRM détermine la présence et l'accumulation d'une molécule particulière dans ces tissus. Naturellement présente dans les tissus mammaires, la choline s'accumule en plus grande quantité dans les tumeurs cancéreuses que dans les tumeurs bénignes. En caractérisant sa présence dans les tumeurs, le diagnostic peut théoriquement être posé sans biopsie.

    Testée sur 105 femmes, cette technique paraît prometteuse. "Nous espérons qu'elle pourra éventuellement éviter les biopsies inutiles" témoigne Michael Garwood, professeur de radiologie et principal auteur de l'étude.

    Bien que ces deux techniques en soient encore à des stades préliminaires, elles pourraient demain révolutionner le diagnostic du cancer du sein. Rappelons que cette maladie touchera près d'une femme sur huit au cours de sa vie et que près de 42 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Plus ils sont détectés tôt, mieux ils sont traités. Pour combattre ce fléau, le Ministre de la santé s'est engagé sur la généralisation du dépistage de cancer du sein par mammographie à l'ensemble du territoire national pour fin 2003.


    votre commentaire
  • <script type="text/javascript"> </script> <script type="text/javascript" src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/show_ads.js"> </script>

     

     

     

    Pasteur Vincent BRU

    Conférence donnée dans le cadre du Groupe Biblique Universitaire

    de la Cité Universitaire Internationale de Paris

    Le mardi 19 juin 2001

     

    Chers amis, un mot tout d’abord pour vous dire que je me réjouis d’être parmi vous ce soir pour cette conférence organisée par les Groupes Bibliques Universitaires, que je connais bien, pour avoir été moi-même responsable de l’un d’eux tandis que j’étais étudiant à Montpellier il y a de cela une bonne dizaine d’années !

    Il m’a semblé particulièrement intéressant que le sujet proposé soit celui de mon exposé ce soir : « La Trinité : fondements bibliques, difficultés conceptuelles et implications d’une doctrine spécifique au christianisme ».

    J’ai trouvé cela particulièrement courageux de votre part de vous pencher sur cette question délicate, mais il me semble en même temps que vous avez raison de vous intéresser à un tl sujet.

    Le tord de beaucoup aujourd’hui est de considérer la doctrine en général comme desséchante et inutile pour la vie de la foi, pour l’expression de la piété.

    C’est oublier la mise en garde de l’Apôtre Pierre qui dit au sujet des Epîtres de Paul qu’il y a des choses difficiles à comprendre dont « les Personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre ruine. » (2 P 3.16) !

    Tout dans la Bible n’est pas d’une limpidité et d’une transparence semblable, et l’apport de XX siècles d’histoire de la théologie ne nous paraît pas de trop pour nous aider dans notre compréhension de la Foi, dans notre connaissance de Dieu et dans notre piété.

    Je considère donc le sujet de ce soir d’une importance primordiale, et ce, pour au moins deux raisons, que je vous expose maintenant.

    La première, c’est que beaucoup de chrétiens aujourd’hui considèrent à tord la doctrine de la Trinité comme une spéculation aride et abstraite, qui entraîne les fidèles loin de la simplicité de l’Evangile, et qui n’est par conséquent que de peu d’intérêt pour la vie de la foi.

    La doctrine de la Trinité semble, pour certains, conduire à des complications intellectuelles impropres à nourrir la piété, et qui plus est incapable d’interpeller l’homme moderne, tout imprégné qu’il est du rationalisme cartésien et du matérialisme ambiant.

    Nous verrons au contraire que cette doctrine, lorsqu’elle est droitement comprise, a des implications très pratiques pour notre vie chrétienne, et ne saurait en aucun cas être réduite à une vaine spéculation, sans rapport avec la vie.

    La deuxième raison, c’est qu’il existe aujourd’hui en occident, parmi les théologiens, un fort courant qui tend à remettre radicalement en question la doctrine chrétienne classique de la Trinité.

    Le protestantisme libéral considère que cette doctrine n’est rien moins que le produit malheureux de la rencontre de l’Evangile avec la philosophie grecque, que les Réformateurs ont hérité du catholicisme romain sans grand discernement.

    Il conviendrait donc aujourd’hui, selon les tenants de cette théologie, de revenir à la simplicité de l’Evangile en le débarrassant de ses enveloppes artificielles et étrangères dans lesquelles il a été emmailloté et obscurci au cours des siècles.

    C’est ainsi que de nombreuses Eglises, notamment aux Etats-Unis, mais aussi certains théologiens en Europe se réclament ouvertement de l’Unitarisme, qui nie la doctrine de la Trinité, et pour lequel Jésus-Christ n’était qu’un simple homme, et le Saint-Esprit une puissance impersonnelle, une simple énergie divine.

    Lorsque nous étions aux Etats-Unis avec ma femme il y a deux ans, nous avons visité l’Université d’Harvard à Boston, et j’avais été très frappé de constater qu’en face de l’entrée principale de l’Université se trouvait une Eglise Unitarienne.

    J’avais été profondément attristé à l’idée que chaque étudiant, en sortant de l’enceinte de cette prestigieuse Université autrefois chrétienne, voyait ainsi la divinité du Christ niée en lisant sur la façade de cette Eglise : « Eglise Unitarienne » !

     

    Je voudrais donc ce matin vous rappeler les grandes lignes de la doctrine chrétienne de la Trinité, dont le fondement biblique est indéniable, en montrant en particulier en quoi il est important d’y ajouter foi et de la confesser, et quelles en sont les implications pratiques pour notre vie chrétienne.

    L’important ici, vous l’aurez compris, n’est pas tant de rechercher les fondements logiques et rationnels de la doctrine de la Trinité, mais bien plutôt, de s’en tenir à ce que l’Ecriture Sainte nous enseigne à ce sujet, la Bible étant pour les chrétiens l’autorité souveraine en matière de foi et de vie, le critère normatif de la théologie.

    La vraie question est de savoir si oui ou non la doctrine de la Trinité se trouve dans la Bible, ou dit autrement, si oui ou non le Dieu de la Bible, le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu trinitaire.

    Comme le disait le philosophe français Blaise Pascal : « Dieu seul parle bien de Dieu » !

    Il nous faut donc partir de la révélation de Dieu dans la Bible, telle qu’elle se présente à nous, pour voir si nous sommes invinciblement conduits à confesser le Dieu Trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit. Ce que je crois être effectivement le cas.

     

    I. Remarques préalables

    Deux remarques préalables tout d’abord.

    La première chose que l’on peut dire au sujet de la Trinité, c’est que le mot « Trinité » ne se trouve pas dans la Bible.

    Il s’agit d’un terme extra-biblique, qui entend rendre compte d’une réalité qui, elle, se trouve bel et bien présente dans la Bible, celle du Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit.

    Le mot « Trinité » est un mot qui, pour n’être pas biblique, entend rendre compte le mieux possible de l’enseignement de l’Ecriture concernant Dieu et la relation qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

    Nous touchons là un point important, à savoir qu’il vaut mieux garder la vérité de l’Ecriture que les mots de l’Ecriture.

    Comme l’a dit un théologien connu : « Si le mot Trinité ne se trouve pas dans l’Ecriture, mais que le mot Trinité, finalement, nous permette de mieux tenir la vérité de l’Ecriture, alors nous pouvons –et même, en un certain sens, nous devons- employer ce mot de Trinité, user de ce mot Trinité. » (Pierre Courthial, Commentaire sur La Confession de La Rochelle, Ed. Kerygma)

    La deuxième remarque que je ferai au sujet de la Trinité, c’est qu’il va de soi que Dieu, la réalité de Dieu, l’Etre de Dieu est forcément plus grand que tout ce que nous pouvons concevoir, et que nos formulations humaines au sujet de Dieu et de la Trinité, ne sauraient, en aucune façon, enclore l’essence de Dieu, qui échappe à notre pleine saisie, à notre compréhension.

    Comme le dit Calvin : « Retenons bien que si en tous les hauts secrets de l’Ecriture, il nous convient d’êtres sobres et modestes, celui-ci [la doctrine de la Trinité] n’est pas le dernier, et qu’il nous faut bien être sur nos gardes que nos pensées ou nos langues ne s’avancent point plus loin que les limites de la Parole de Dieu ne s’étend (…) et ne mettons point en notre cerveau de chercher Dieu, sinon en sa Parole, de penser de lui sinon étant guidés par elle, et n’en rien dire qui n’en soit tiré et puisé. »

    Il nous faut admettre, par conséquent, les limites de notre langage humain pour parler de choses si hautes, qui échappent à notre pleine saisie, à notre compréhension.

    Pas plus que l’infini qui nous échappe, nous ne pouvons représenter la Trinité.

    Nous ne pouvons que l’appréhender, nous en faire une certaine idée, tout en sachant que la réalité de Dieu dépasse de très loin ce que nous pouvons en dire.

    « Dieu est au ciel, et nous sommes sur la terre », dit le psalmiste !

    Si nous en parlons néanmoins, c’est parce que Dieu a parlé !

    Dieu s’est révélé dans la Bible comme le Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois Personnes distinctes.

    Et voilà pourquoi nous en parlons, nous osons en parler ce soir.

     

    Quel est donc maintenant l’enseignement de la Bible au sujet de la Trinité ?

     

    II. Un seul Dieu

    La première chose que l’Ecriture nous révèle au sujet de la Trinité, au sujet de Dieu, c’est que Dieu est unique, qu’il n’y a qu’un seul Dieu.

    C’est d’ailleurs là le sens premier du mot « trinité » qui signifie l’unité de trois.

    Il n’y a qu’un seul Dieu, qu’un seul vrai Dieu, qu’une seule et simple essence divine : telle est la première grande affirmation de la Bible.

    Les peuples voisins d’Israël croyaient en de multiples divinités, qui étaient de ce fait limitées, et qui partageaient avec les hommes les faiblesses et l’imperfection.

    En contraste avec ceux-ci, c’est en tant que Dieu unique que le Dieu d’Israël s’est révélé à Abraham et à ses descendants, Lui, le seul vrai Dieu, auquel seul sont dues la gloire et l’adoration.

    Cette affirmation de l’unicité de Dieu se retrouve dans la confession de foi par excellence de tout juif pieux, le shema Israël : « Ecoute, Israël ! L’Eternel, notre Dieu, l’Eternel est un. Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6.4s)

    Ainsi donc, il faut dire que la doctrine de la Trinité n’entend absolument pas remettre en question cette vérité centrale de la foi d’Israël, mais bien au contraire, elle l’atteste, tout en mettant en évidence le fait que ce Dieu unique s’est révélé, s’est fait connaître à nous dans sa révélation comme étant trois Personnes distinctes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, tout en étant un seul Dieu.

     

    III. Trois Personnes distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit

    Le chapitre 16 de l’Evangile selon Jean est significatif à cet égard.

    Je lis au verset 12 :

    12  J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.

    13  Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.

    Ainsi le Christ annonce aux disciples la venue d’un autre Consolateur, l’Esprit de Vérité, qui les conduira dans toute la vérité.

    Notez qu’il en parle comme d’une personne, et non pas simplement comme s’il s’agissait d’une puissance, d’une énergie divine impersonnelle.

    Il dit : « Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité ».

    Ailleurs dans l’Ecriture, d’autres traits distinctifs d’une personne, intelligence, volonté, sentiment sont aussi attribués au Saint Esprit.

    En Ephésien 4.30 il est même dit que le Saint-Esprit peut être attristé !

    « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de votre rédemption. »

    Il faut noter de même que le mot esprit, en grec, est du neutre, mais que souvent le pronom correspondant est au masculin, tant l’auteur est convaincu que l’Esprit-Saint est une personne (Jn 14.26 ; 15.26 ; 16.13s ; 1 Jn 5.7).

    Dans notre texte, le fait qu’il soit nommé le « Consolateur » implique une activité personnelle.

    Au verset 16 Jésus l’appelle « un autre Consolateur », ce qui implique que le Saint-Esprit est un être semblable à Jésus-Christ, dont la personnalité ne peut être niée.

    Qui plus est ce Consolateur, cet Esprit de Vérité est distinct du Père, puisque celui-ci est mentionné au verset suivant que je vous lis :

    15  Tout ce que le Père a est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera.

    Notre texte mentionne donc conjointement la présence et l’œuvre du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

    Du Fils il est dit : « Tout ce que le Père a est à moi » : Jésus atteste ainsi son égalité avec le Père.

    L’Evangile selon Jean témoigne avec force et évidence de la divinité du Christ, et ce, dès le chapitre un qui commence ainsi :

    1  Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

    2  Elle était au commencement avec Dieu.

    3  Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.

    4  En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.

    Et au verset 14 il est dit, au sujet de cette Parole par qui tout a été créé et qui était au commencement avec Dieu, et qui était Dieu :

    14  Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.

    Au verset 18 nous lisons de même :

    18  Personne n'a jamais vu Dieu ; Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître

    Un autre texte significatif de l’Evangile selon Jean, c’est :

    Jean 8:58  Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.

    Remarquez que Jésus ne dit pas : « Avant qu’Abraham fut, j’étais », mais bien « Je suis » !

    Jésus reprend à son compte le nom de Dieu, le tétragramme divin révélé à Moïse au moment de l’Exode, sur la montagne du Sinaï.

    Il affirme ainsi son éternité, sa préexistence, et son égalité avec le Père, avec Dieu.

    Pour ne mentionner qu’un dernier exemple, mais il y en a beaucoup d’autres, il faut ici mesurer le poids, la portée de la confession de foi de l’apôtre Thomas, à qui le Ressuscité est apparu ainsi qu’aux autres disciples, et qui, après avoir douté un moment, s’est écrié en s’adressant au Christ ressuscité :

    Jean 20:28  Mon Seigneur et mon Dieu !

    Thomas reconnaît ici explicitement, et sans retenue aucune, la pleine divinité de son Seigneur, attestée par sa résurrection d’entre les morts.

    « Mon Seigneur et mon Dieu » !

    Et remarquez que Jésus ne lui fait aucun reproche.

    Jésus accepte son adoration, parce qu’il est Dieu, et parce qu’il sait bien que Dieu seul peut être l’objet de notre adoration.

    Ainsi donc, nous voyons que l’Evangile de Jean atteste sans aucune ambiguïté, la coexistence éternelle du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un seul Dieu en trois Personnes distinctes.

    D’autres textes du Nouveau Testament nous parlent de la relation étroite qui existe entre les trois Personnes de la Trinité.

    En 2 Co 13, v. 4, nous lisons sous la plume de l’apôtre Paul : « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous » !

    De même, lors du baptême de Jésus, nous lisons que le Saint-Esprit descendit sur lui sous la forme d’une colombe, et qu’une voix fit entendre du ciel ses paroles : « celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (Mt 3.13ss)

    Dans les toutes dernières paroles de Jésus à ses disciples, juste avant son Ascension, nous voyons que Jésus envoie ses disciples en mission en leur disant : « Aller, faites de toutes les nations des disciples, et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » (Mt 28.19)

    Le nom unique de Dieu est ainsi partagé également par le Père, le Fils et le Saint-Esprit, parce que les trois sont un, en réalité, un seul et même Dieu, une seule et même essence, tout en étant trois Personnes distinctes.

     

    Un mot maintenant concernant la Trinité dans l’Ancien Testament.

    Les théologiens ont vu plusieurs allusions trinitaires dans l’Ancien Testament, et notamment aux premiers versets de la Genèse où il est dit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux » (Gn 1.1-3).

    Le mot utilisé ici pour dire « Dieu » est Elohim, qui est un pluriel, tandis que le verbe qui suit est, lui, au singulier.

    C’est comme si en français nous avions : « Au commencement les dieux créa les cieux et la terre » !

    Dès la première apparition du mot Dieu nous avons un pluriel singulier ou un singulier pluriel !

    Au verset 3, il est question de même de l’Esprit qui plane au-dessus des eaux, et nous voyons dans les versets qui suivent que Dieu crée par la Parole : « Dieu dit : que la lumière soit ! et la lumière fut » (v. 4) !

    Nous ne pouvons certes pas tirer de cela une doctrine de la Trinité, mais nous constatons que l’idée d’un Dieu qui s’exprime dans une pluralité, dans laquelle sont inclus l’Esprit et la Parole, n’est pas étrangère à l’Ancien Testament.

     

    IV. La doctrine de la Trinité dans l’histoire de l’Eglise

    Venons-en maintenant à la façon dont l’Eglise ancienne s’est efforcée de définir, de systématiser, de conceptualiser l’enseignement de la Bible concernant la réalité du Dieu Père, Fils et Saint-Esprit.

    Selon la formulation classique de la doctrine de la Trinité : Dieu est un selon son essence, une seule nature divine avec tous ses attributs, bien qu’en trois Personnes distinctes.

    Dieu est une essence unique, un seul Etre divin, mais dans cette essence unique, il y a trois Personnes distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

    C’est là la doctrine chrétienne de Dieu.

    Le Symbole d’Athanase, dont les Conciles œcuméniques de Nicée et de Constantinople se sont directement inspirés pour dire la Foi une et indivisible de l’Eglise au sujet de la Trinité, dit ceci : « Nous adorons un seul Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité, sans confondre les Personnes ni diviser la substance ; car il y a une personne qui est le Père, une autre qui est le Fils et une troisième qui est le Saint-Esprit. Mais la divinité du Père est la même que celle du Fils et que celle du Saint-Esprit ; leur gloire est égale et leur majesté coéternelle. Comme le Père est, ainsi est le Fils et aussi le Saint-Esprit… Comme le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont tout-puissants. Comme le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont Dieu ; il n’y a pourtant pas trois Dieux, mais un seul Dieu… Et dans cette Trinité, aucune des Personnes ne précède ni ne suit les autres ; aucune n’est supérieure ou inférieure aux autres ; mais les trois Personnes sont égales et coéternelles de telle sorte que dans toutes leurs œuvres il faut adorer l’Unité dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité. »

    La confession de foi des Eglises Réformées en France, dîtes « Confession de La Rochelle » (1572) reprend à son compte la formulation classique de la doctrine de la Trinité.

    « Cette Ecriture sainte nous enseigne qu'en la seule et simple essence divine que nous avons confessée, il y a trois Personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit :

    - Le Père, cause première, principe et origine de toutes choses.

    - Le Fils, sa Parole et sa sagesse éternelle.

    - Le Saint-Esprit, sa force sa puissance et son efficacité.

    Le Fils est éternellement engendré du Père ; le Saint-Esprit procède éternellement du Père et du Fils.

    Les trois Personnes de la Trinité ne sont pas confondues, mais distinctes ; elles ne sont pourtant pas séparés, car elles possèdent une essence, une éternité, une puissance identiques, et sont égales en gloire et en majesté.

    Nous acceptons donc, sur ce point, les conclusions des Conciles anciens, et repoussons toutes les sectes et hérésies qui ont été rejetées par les saints docteurs, comme saint Hilaire, saint Athanase, saint Ambroise et saint Cyrille. »

    Nous reviendrons tout à l’heure sur la formulation classique de la Trinité, mais avant cela, considérons maintenant de quelle façon celle-ci a été contesté tout au long de l’histoire de l’Eglise.

     

    V. Les controverses au sujet de la doctrine de la Trinité

    La doctrine chrétienne de la Trinité a été, dans l’histoire de l’Eglise, contestée de deux façons différentes : d’une part par ceux qui ont nié l’existence des trois Personnes (Monarchiens, Unitariens ou Antitrinitaires) ; d’autres part par ceux qui se sont opposés à l’affirmation d’une essence unique (Trithéistes).

    Les uns contestent la distinction des Personnes : l’idée même qu’il y ait trois Personnes distinctes en Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

    Les autres contestent l’unité des trois Personnes de la Trinité : l’idée que le Père, le Fils et le Saint-Esprit aient en commun la même essence divine, sans division ni séparation.

    Pour les premiers -qui nient l’existence des trois Personnes- ce que la Bible désigne par « Père », « Fils » et « Saint-Esprit » ne sont en réalité que les trois modes ou énergies d’une même Personne, d’un seul et même Dieu  : le Fils et le Saint-Esprit ne sont que des manifestations différentes du Père.

    Ce courant porte, historiquement, le nom de « modalisme » : les trois Personnes sont conçues comme des « modes », trois manières différentes d’être ou de se révéler de Dieu dans l’histoire.

    Le Père, le Fils et le Saint-Esprit désignent donc, en réalité, dans cette perspective, une seule et même Personne.

    Il n’y a pas trois Personnes en Dieu, mais une seule Personne, qui tantôt se manifeste comme le Père –ce qui est plus particulièrement le cas dans l’AT-, tantôt comme le Fils –dans les Evangiles-, et tantôt comme le Saint-Esprit –en particulier depuis la première Pentecôte chrétienne.

    De-même pour Adoptionistes, auxquels il faut rattacher notamment l’Arianisme combattu au 4ème siècle par Athanase et les Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381), le Fils n’est qu’un simple homme que Dieu a « adopté » au moment de son baptême, et le Saint-Esprit la divine énergie du Père à l’œuvre dans le monde.

    Dans un cas comme dans l’autre, qu’ils soient modalistes ou adoptionistes, les monarchiens ou antitrinitaires nient l’existence de trois Personnes distinctes en Dieu.

    Il s’agit, en fait, toujours de la même Personne.

    Au fond nous n’avons plus ici l’équation 1+1+1=1, comme dans la doctrine chrétienne classique de la Trinité, mais bien 1=1.

    Une Personne, un Dieu.

    Une essence divine, une Personne.

    Et non plus : trois Personnes,  un Dieu, une seule et même essence divine.

    Voilà donc pour les antitrinitaires ou unitariens, auxquels se rattachent aujourd’hui l’Islam ou le judaïsme, ou encore les Témoins de Jéhova par exemple, ainsi que, il est vrai, une bonne partie du protestantisme libéral, qui nie la pleine divinité de Jésus-Christ, comme aussi les déistes, tels que Voltaire ou Victor Hugo par exemple.

     

    Un autre courant contestataire concernant la doctrine classique de la Trinité, c’est donc celui que j’ai intitulé tout à l’heure le « trithéisme » -moins répandu il est vrai dans l’histoire de l’Eglise- qui conteste non plus la diversité des Personnes, mais leur unité, en enseignant l’existence de trois essences divines distinctes.

    L’équation ici se réduit à 1+1+1=3, puisqu’il n’y a plus unité de l’essence, mais bien trois essences séparées, trois dieux.

    Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont en réalité trois Personnes divines distinctes, trois divinités, trois dieux.

    Sont à ranger dans cette catégorie les subordinationistes, qui enseignent que le Fils et le Saint-Esprit sont « Dieu à un degré moindre » que le Père.

    Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont bien trois dieux, trois essences divines distinctes, mais seul le Père est pleinement Dieu, tandis que le Fils et le Saint-Esprit ne le sont qu’à un degré moindre et sont, de ce fait, « subordonnés » au Père.

    Certaines sectes aujourd’hui se réclament plus ou moins directement du trithéisme, comme par exemple les Mormons.

     

    VI. Défense et illustration

    Alors que penser maintenant de tout cela, et quelles raisons pouvons-nous avoir de maintenir et de confesser la doctrine traditionnelle de l’Eglise concernant la Trinité ?

    Rappelons que contre l’unitarisme d’un côté, qui nie la distinction des Personnes, et contre le trithéisme de l’autre, qui nie leur unité essentielle, la théologie chrétienne classique, celle de l’Eglise des premiers siècles, des Conciles et des divers symboles œcuméniques, enseigne, nous l’avons vu, qu’il y a trois Personnes en une seule essence.

    Contre Arius qui enseignait que Jésus-Christ n’était qu’un simple homme, le Symbole de Nicée affirme que le Fils est « de même substance » que le Père (omoousios = consubstantiel ; et non pas omoiousios = d’une essence semblable au Père, comme le prétendait Arius).

    La seule et même essence est à la fois celle du Père et celle du Fils, et celle du Saint-Esprit, de sorte que le Fils est « Dieu de Dieu » et « vrai Dieu de vrai Dieu ».

    Pour reprendre les propres mots du Réformateur Martin Luther : « Chacune de ces trois Personnes est le Dieu tout entier, hors duquel il n’y a pas d’autres Dieu ».

    Notez bien l’expression :  Chacune des Personnes de la Trinité est « Dieu tout entier » (totu Deus).

    Chaque Personne possède toute l’essence divine sans division ni séparation.

    La seule et même essence divine, avec tous ses attributs, appartient également au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

    Et c’est pourquoi la formule traditionnelle concernant les relations entra-trinitaires est : « Il faut unir sans confondre et distinguer sans séparer » !

    Sur la base de l’enseignement de la Bible, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont Un sans pour autant être confondus –unir sans confondre- ; de-même ils sont Trois, ils sont donc distincts, sans pour autant être séparés –distinguer sans séparer.

    Comme le disait un Père de l’Eglise : « Je ne puis en concevoir un que trois ne reluisent alentours ! Et je n’en puis discerner trois qu’aussitôt je ne sois réduit à un seul ! » (Grégoire de Naziance)

    « Unir sans confondre, distinguer sans séparer » !

    Quatre remarques maintenant au sujet de cette définition de la Trinité par l’Eglise ancienne.

    1.      La première, c’est que contrairement à ce que l’on pourrait penser, les théologiens de l’Eglise ancienne n’ont pas cherché à accommoder leur définition de la Trinité à la pensée grecque de l’époque. En réalité, c’est l’inverse qui s’est produit. En effet, le point de vue d’Arius, avec sa notion hellénistique de l’unité et de la transcendance divine,  était beaucoup plus conforme à la pensée des philosophes que celui des Pères.

    Les Grecs, en effet, trouvaient inconcevable l’idée de l’Incarnation et de la passion du Fils de Dieu. Que Dieu devienne homme pour subir la condamnation de la Croix était à leur yeux une folie. En niant la pleine divinité du Christ, Arius abondait dans leur sens, tandis que les décisions doctrinales des conciles allaient précisément à rebours de la pensée grecque.

    2.      Ma deuxième remarque c’est que si la formulation des Pères de l’Eglise concernant la doctrine de la Trinité ne saurait en aucun cas s’expliquer par la rencontre du christianisme avec la pensée grecque, comme l’ont prétendus les protestants libéraux, il s’ensuit que c’est pour une tout autre raison, à savoir : l’enseignement de la Bible elle-même. La formulation de la doctrine de la Trinité entend simplement rendre compte d’une réalité qui se trouve bel et bien dans l’Ecriture, réalité qui s’impose sinon à notre raison, à notre compréhension, du moins à notre foi.

    Aucune autre explication n’a jamais mieux rendu compte de l’ensemble des données de l’Ecriture concernant Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, que la doctrine traditionnelle de la Trinité. Le grand Augustin ne disait pas les choses autrement en affirmant : « La nécessité a comme par force arrachée ce mot pour la pauvreté du langage humain en chose si haute : non pas pour exprimer tout ce qui est en Dieu, mais pour ne point taire comment le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont trois. »

    3.      Ma troisième remarque, c’est que si la formulation classique de la Trinité ne nous permet effectivement pas de dire logiquement, rationnellement la nature de Dieu, et constitue une entorse à notre raison, elle ne s’inscrit pas moins pour autant dans la logique de la Foi, la logique de l’Ecriture Sainte, qui nous parle d’un Dieu qui est de toutes façons au-dessus de notre portée, un Dieu incompréhensible, mais non pas inconnaissable.

    Le Dieu de la Bible est un Dieu transcendant. Il est le « Tout-Autre », comme le disait Karl Barth, celui qui nous transcende infiniment, qui est au-dessus de notre portée, de notre logique, de notre compréhension. De même Athanase a dit : « Un Dieu compréhensible ne serait pas un Dieu » ! Il ne serait pas, en tout cas, le Dieu de la Bible, qui est incompréhensible.

    A ce titre, la doctrine de la Trinité n’a pas pour but de nous dire tout ce que Dieu est, mais bien plutôt, elle affirme ce que Dieu n’est pas : Dieu n’est pas solitaire, il n’est pas un Dieu impersonnel, ni un Dieu qui aurait besoin de ses créatures pour aimer. Dieu est un être de relation, qui existe en trois Personnes, et qui nous aime parce qu’il est amour de toute éternité, dans sa vie même de Dieu. Dieu se suffit à lui-même, puisqu’il est trine. Il est amour, parce qu’il est relation, parce qu’il est le Dieu trinitaire.

    J’insiste sur ce point : Le Dieu de la Bible n’est pas le Dieu solitaire de l’Islam, mais il est un Dieu de communion, un Dieu de relation, un Dieu qui, parce qu’il est trinitaire, est éternellement amour, car éternellement le Père aime le Fils et le Fils aime le Père, dans la communion du Saint-Esprit. Dieu n’est pas amour parce qu’il nous aime, mais il nous aime parce qu’il est amour, parce qu’il est éternellement amour, en lui-même, parce qu’il est le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et non pas un Dieu solitaire, un Dieu limité qui aurait besoin de ses créatures pour aimer.

    4.      Dans le prolongement de cette troisième remarque, ma quatrième remarque c’est que la doctrine de la Trinité, pour ne pas être pleinement accessible à notre raison, à notre intelligence, à notre compréhension n’en est pas pour autant irrationnelle. En fait, les théologiens et philosophes chrétiens ont montré que le problème philosophique fondamental de l’un et du multiple trouve son explication ultime et rationnelle dans la réalité du Dieu Trinitaire, qui est éternellement le Dieu UN et TRINE, le Un et le multiple, d’où la réalité tout entière tire son origine et sa signification. Je cite le philosophe et apologète américain Cornelius VAN TIL, Docteur en Philosophie de l’Université de Princeton, longtemps professeur d’apologétique à la Faculté de Théologie Réformée de Westminster, à Philadelphie :

    « L‘unité et la diversité se trouvent également en Dieu et mutuellement dépendantes. L’importance de cette doctrine pour l’apologétique, c’est que tout le problème de la philosophie peut être résumé dans cette question de la relation entre l’unité et la diversité ; le problème de l’un et du multiple reçoit une réponse définitive dans la doctrine chrétienne de Dieu ». (Apologetics, New Jersey, P&R, 1976, p. 5).

    Et ailleurs il dit ceci : « Le Dieu que les philosophes, à travers les âges, ont cherché, un Dieu en qui l’unité et la diversité sont également ultimes, « le Dieu inconnu », nous est connu par grâce. »(Common Grace and the Gospel, Phillipsburg, P&R, 1972, p. 9). C’est la Bible, en effet, qui nous le révèle. L’existence du Dieu trinitaire révélée dans la Bible apporte le fondement épistémologique nécessaire à toute la pensée philosophique, en dehors duquel aucune cohérence ultime de la réalité ne peut être trouvée.

     

    En conclusion je relèverai quatre raisons pour maintenir et confesser aujourd’hui la doctrine chrétienne de la Trinité.

    1.      La première raison, c’est que la Trinité implique une certaine façon de comprendre la personne de Jésus-Christ sans laquelle celui-ci ne saurait tarder à être ramené à un simple fondateur de religion, à un homme sage, certes, mais pas plus. Tandis que l’Ecriture Sainte, la Bible, et notamment l’Evangile selon Jean, atteste clairement la pleine divinité de Jésus-Christ. Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme. Il est Dieu manifesté en chair. Il n’est pas un simple sauveteur, un prophète, comme le prétend le Coran, un homme extrêmement religieux, mais il est Dieu Lui-même, manifesté en chair, Emmanuel, Dieu avec nous. Et c’est parce qu’il est Dieu qu’il nous sauve ! Tout au long de la Bible il est dit : il n’y a pas d’autre Sauveur que Dieu ! Dieu seul est Sauveur ! Jésus-Christ est le Dieu qui nous sauve, comme il est celui qui nous révèle le Père. « Nul n’a jamais vu Dieu –nous dit l’Evangile selon Jean-, Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jn 1.18)

    2.      La deuxième remarques c’est qu’il est essentiel de croire et de confesser la Trinité, notamment face aux religions non-chrétiennes. Le sous-titre de l’affiche le dit bien lorsque parlant de la Trinité elle dit « une doctrine spécifique au christianisme ». Et il est un fait que la Trinité est bel et bien spécifique au christianisme, et même, on peut le dire, elle est au centre, au cœur même de la religion chrétienne.

    Ainsi le Symbole des Apôtres, qui entend dire la Foi universelle des chrétiens, possède une structure trinitaire, dans laquelle il est question tout d’abord du Père : « Je crois en Dieu, le Père tout Puissant, Créateur du ciel et de la terre », et puis du Fils : « Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur », et du Saint-Esprit : « Je crois en l’Esprit Saint ». C’est de-même le baptême au nom du Dieu Trinitaire qui marque l’entrée des fidèles dans l’Eglise, comme membre du peuple de l’Alliance. La doctrine de la Trinité fait l’unité de toutes les Eglises chrétiennes, alors même qu’elles sont divisées sur beaucoup d’autres points ; elle caractérise la définition proprement chrétienne de Dieu, et permet ainsi de différencier le christianisme de toutes les autres religions.

    La doctrine de la Trinité nous permet ainsi de comprendre en quoi il est erroné de considérer que toutes les religions se valent, ou que toutes adorent et prient le même Dieu. Il ne suffit pas d’être monothéiste pour être disciple du Christ ! Il convient de croire en la divinité du Christ, et donc au Dieu Trinitaire, en dehors duquel il ne peut s’agir que de tout autre chose que du véritable christianisme, qui est fondamentalement et essentiellement trinitaire !

    Comme l’a dit un théologien récent : « Historiquement et réflexivement, la doctrine trinitaire est le centre de perspective à partir duquel le théologien édifie la dogmatique et vers lequel il revient constamment au cours de ses diverses démarches. Le dogme trinitaire apparaît à la fois comme la pierre angulaire et la clef de voûte de l’édifice théologique, à l’intérieur duquel le théologien poursuit ses investigations relatives à la création, à la réconciliation et à la rédemption. Il est au départ et à l’arrivée au niveau de la réflexion théologique comme il l’est au niveau de l’existence chrétienne vécue. » (Gabriel-Ph. Widmer, « Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit, Essai sur le dogme trinitaire », Cahier Théologique N° 50, Delachaux et Niestlé, 1963, 74).

    3.      Troisième remarque : la spiritualité dans la Bible, la piété du chrétien est décrite comme devant être une spiritualité trinitaire, c’est-à-dire en relation avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Lorsque nous prions, nous nous adressons, selon le modèle du « Notre Père », au Père par l’Esprit, et ce, à cause du Fils, et au nom du Fils, de Jésus-Christ, qui est le seul médiateur entre Dieu et les hommes.

    La Trinité exprime aussi que Dieu est un être de relation, un Dieu de dialogue et de communication, qui nous invite à entrer en relation avec lui, par la prière, de par sa nature trinitaire. 

    4.      Quatrième et dernière remarques, le modèle trinitaire nous invite de même à vivre des relations justes et appropriées entre les hommes où la dépendance et l’égalité s’équilibrent. C’est ainsi, par exemple, que l’homme est la femme, tout comme les trois Personnes de la Trinité, sont parfaitement égaux au niveau de leur essence, tout en étant différents, distincts, au niveau du rôle qu’ils sont l’un et l’autre appelés à assumer dans le couple, la famille, l’Eglise ou la société en général. Il y a entre l’homme et la femme à la fois égalité et inter-dépendance, unité et diversité, ce qui fait toute la richesse et a beauté de la diversité sexuelle.

    En conclusion, il nous semble que la doctrine chrétienne classique de la Trinité n’a absolument rien perdu de sa fraîcheur et de son actualité, et que rien ne saurait avantageusement la remplacer pour rendre compte du Dieu de la Bible.

    Pour reprendre les propos d’un théologien contemporain : « Au point où nous en sommes de notre réflexion, nous garderons donc la formulation trinitaire aussi longtemps qu’il ne s’en trouvera pas une autre qui rende mieux compte de ce que nous avons compris du Dieu de l’Ecriture. » (Antoine Nouis, Un Catéchisme Protestant, Lyon : Réveil Publications, 1997, p. 185).

    Merci pour votre attention.

     

    Le Filioque

    Le mot « filioque » ne figurait pas dans l’a rédaction originale du Symbole de Nicée-Constantinople. Celui-ci a été ajouté par la coutume dans les Eglises d’Occident, sans qu’aucune décision conciliaire ne vienne justifier cette modification.

    On pense que l’influence de S. Augustin et de son Traité sur la Trinité (début du 5ème siècle) a été déterminante ici, puisque celui-ci insiste sur le rôle du Fils à côté du Père dans le don de l’Esprit Saint au niveau de l’économie du Salut, et donc, par déduction, dans les relations intra-trinitaires où le Saint-Esprit doit forcément procéder du Père et du Fils.

    Mais peut-on opérer une telle déduction, de la Trinité économique à la Trinité immanente, des œuvres ad extra de la Trinité aux œuvres ad intra ?

    En 1054, lors du Grand Schisme entre les Eglises d’Orient et celles d’Occident, la question du Filioque a été au cœur des accusations qui ont entraîné des excommunications réciproques.

    La Réforme a adopté le Filioque, à cause de la Trinité économique. Jn 15.26 : l’Esprit procède du Père et du Fils.

    Le danger de la formulation occidentale : accorder une importance moindre au Saint-Esprit en tant que personne ; tentation du rationalisme, du juridisme institutionnel.

    Le danger de la formulation orientale : séparer l’action du Saint-Esprit de celle du Christ, l’Esprit de la Parole, retirer à la personne de Jésus-Christ sa place centrale dans la révélation chrétienne ; tentation du spiritualisme et de l’illuminisme : possibilité d’avoir accès à Dieu sans passer par le Fils, par la médiation nécessaire de la Parole (notion de divinisation de la créature, theosois) ; au niveau politique, danger de l’absolutisation du pouvoir, libre de toute soumission à la Parole.


    votre commentaire
  • <script type="text/javascript"> </script><script type="text/javascript" src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/show_ads.js"> </script>

     

     

     

     

    Cachée dans les biscuits, les plats préparés, les viennoiseries du supermarché, la mayonnaise en tube, le pain de mie, la fameuse pâte à tartiner aux noisettes, les céréales et bien d’autres produits, y compris bio, elle est rendue coupable de mille maux. Souvent considérée comme un ingrédient «politiquement incorrect», elle est accusée d’être un des grands ennemis de la santé. Qui est-elle? L’huile de palme bien sûr!

    Tout d’abord, qu’est-ce donc au juste que cette graisse tant décriée? Il s’agit d’une huile végétale naturelle, issue d’un palmier spécifique, le palmier à huile Elaeis guineensis. Comparée aux autres huiles, elle est très riche en acides gras saturés (50%), accusés de s’accumuler dans les artères et de favoriser le cholestérol.

     

    Mauvais gras bien caché

    Dans son avis sur la “réévaluation des apports nutritionnels conseillés en lipides: ni trop, ni trop peu“ rendu public en mars 2010, l’ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, précise:

    “les acides gras saturés sont consommés en excès par la population française (16 % des apports énergétiques en moyenne alors que l’apport nutritionnel conseillé est inférieur à 12%). Ils sont notamment constitués d’acides laurique, myristique et palmitique qui, en excès, sont athérogènes”.

    Justement, vous l’aurez deviné, un des composants essentiels de l’huile de palme est l’acide palmitique. Il est donc athérogène, c’est à dire qu’il favorise les dépôts graisseux à l’intérieur des vaisseaux sanguins. Et augmente par conséquent les risques cardio-vasculaires quand il est consommé de manière excessive.

     

    L’ANSES jette clairement la pierre sur l’huile de palme en expliquant:

    «les lipides ont des effets bénéfiques sur la santé à condition de diversifier les apports en graisses végétales et animales pour respecter l’équilibre des apports entre les différents acides gras. A l’exception de l’huile de palme (très riche en acide palmitique et présente dans de nombreux produits manufacturés), il est conseillé de consommer et de diversifier les huiles végétales (les huiles de colza et de noix sont les sources principales d’acide alpha-linolénique).”

    Autre problème, l’huile de palme n’est pas facilement identifiable: le manque de transparence des étiquettes est la règle dans ce domaine. Ainsi, la mention «huile végétale», connoté positivement dans nos esprits de consommateurs, cache bien souvent l’utilisation de l’huile de palme.

    L’huile de palme et ses dérivés peuvent apparaître sous des noms divers. Adrien Gontier, chimiste qui a vécu un an sans huile de palme (en le racontant ici, une mine d’info), a dressé une liste des appellations que l’on peut rencontrer dans les rayons des supermarchés: graisse palmiste, oléïne de palme, stéarine de palme…

    Dans son petit guide vert, il propose une liste des produits (alimentaires mais aussi d’hygiène ou de ménage) identifiés contenant de l’huile de palme ou des dérivés, impressionnante et pouvant évoluer de jour en jour.

    Et ailleurs?

    Ceci dit, il s’agit quelque peu de soucis européens… L’huile de palme non raffinée, utilisée dans des plats traditionnels en Afrique, au Brésil ou encore en Indonésie a quelques avantages en plus. Adrien Gontier explique qu’elle est “rouge, avec une odeur forte. On la trouve dans un plat de riz au poulet en Afrique par exemple. Mais là elle est utilisée additionnée, comme un plus, et pas pour masquer un goût ou créer une texture”.

    Le jeune chimiste précise dans son dernier billet que l’huile de palme vierge – souvent consommée dans les pays producteurs – est particulièrement riche en carotènes. Mais elle perd la plupart de ces carotènes lors du raffinage – qui fait changer sa couleur vers le blanc – pour une utilisation dans l’industrie agro-alimentaire. L’huile de palme non raffinée est également riche en tocophérols, un antioxydant important. Par contre, raffinée ou pas, elle est toujours très riche en acides gras saturés.

    Alain Rival, chercheur qui travaille sur le sujet de l’huile de palme au Cirad (Centre de recherche agronomique pour le développement), explique d’ailleurs qu’il faut “raisonner en termes d’habitudes alimentaires. Je vais souvent à Djakarta. Presque toute la nourriture est frite à l’huile de palme: riz, poisson, poulet… Mais les gens ont d’autres habitudes que les Européens, mangent des fruits, ignorent les fast-foods et les plats tout prêts” .

    Une question de quantité

    En 2010, la marque Findus a publié une étude sur le sujet en partenariat avec le nutritionniste Jean-Michel Cohen. Cette enquête évoque une consommation moyenne individuelle de 57 grammes d’huile de palme par mois, soit 1,9 grammes par jour. Cela représente environ 10% des apports maximum en acides gras saturés. Cependant, les adeptes du grignotage et du réchauffage de surgelés peuvent dépasser les 300 g d’huile de palme par mois.

    Pour Findus, il s’agit d’une consommation «inconsciente et non maîtrisée». La marque en profite d’ailleurs pour annoncer à grand renfort d’outils de communication la suppression de l’huile de palme dans ses produits

    Pour l’ANSES, les acides gras saturés laurique, myristique et palmitique ne doivent pas dépasser 8% de l’apport énergétique total. En sachant que le total des lipides recommandé est de 35 à 40% de l’apport énergétique total.

    Ce n’est donc pas une recommandation, mais un seuil juste avant l’excès. Pour l’Efsa (l’Autorité de sécurité alimentaire européenne), comme il existe une relation entre l’apport en acides gras saturés et l’augmentation du cholestérol, «un seuil d’apport d’acides gras saturés en-dessous duquel aucun effet indésirable n’est observé ne peut pas être défini. Dés lors un apport maximal tolérable ne peut pas non plus être fixé».

    Il s’agit donc d’être raisonnable… La diététicienne Brigitte Coudray explique que «ces acides gras saturés présents dans l’huile de palme ne sont pas des amanites phalloïdes! Il y a des risques cardio-vasculaires en cas d’excès. Mais il ne faut pas oublier que l’augmentation du cholestérol est multi-factoriel».

    Penser global

    L’huile de palme est un lipide «caché» (entrant dans les recettes de l’industrie alimentaire) en opposition aux lipides «visibles» (huile de cuisson, beurre, qu’on utilise en tant que graisse). Brigitte Coudray déclare en effet que «l’huile de palme est décriée car on ne la trouve pas dans le commerce à l’état brut. Elle entre dans la composition de plats cuisinés, biscuits, etc. Le problème c’est que l’on en consomme sans s’en apercevoir. Il faut donc lire les étiquettes ou cuisiner soi-même!»

    Il faut également penser global, car il y a des acides gras saturés dans les autres huiles. Même si l’huile de palme en contient 50%, l’huile d’olive en contient 15%, l’huile de tournesol 11,5% l’huile de colza un peu plus de 7,5%… Autrement dit, si on consomme beaucoup d’huile de tournesol avec des légumes, on peut ingérer plus d’acides gras saturés que quelqu’un qui consomme une petite tartine de Nutella à l’huile de palme chaque matin!

    Près de 60% du gras contenu dans le beurre est également saturé. Mais celui-ci a l’avantage d’être riche en vitamine A…

    Pour la diététicienne Ariane Grumbach,

    «il y a des matières grasses saturées naturellement dans l’alimentation, dans la viande par exemple. Celle qui compose l’huile de palme n’est pas mauvaise en soi, elle est devenue mauvaise par les quantités consommées, qui ont beaucoup augmenté depuis 20 ou 30 ans. L’important, c’est de limiter la consommation d’aliments industriels. Ou au moins, regarder la liste des ingrédients, et comme le conseille Michael Pollan, ne pas manger ce que votre grand-mère n’aurait pas connu… »

    Et de préciser: «l’huile de palme bio ou durable a exactement les mêmes conséquences sur la santé! Il vaut donc mieux acheter des aliments bruts à cuisiner… C’est mieux d’un point de vue économique, gustatif, nutritionnel. Mais c’est comme tout, l’huile de palme occasionnellement n’est pas dangereuse!». Comme on ne mange pas une demi-plaque de beurre par jour, il ne faut donc pas abuser d’huile de palme.

    Alors, est-ce qu’il y a des matières grasses à privilégier? L’ANSES a proposé une nouvelle classification distinguant les acides gras “indispensables”, dont font partie les oméga 3 et 6 par exemple, et les “non indispensables”, comme les acides gras saturés. On n’a donc absolument pas besoin d’une dose de Nutella quotidienne, par contre il est indispensable de manger régulièrement du poisson…

    Et Ariane Grumbach conclut que “le tout huile d’olive n’est pas non plus une solution. Alors j’encourage une consommation de gras raisonnable et surtout variée!”. Le meilleur moyen de prendre conscience des quantités de graisses qu’on consomme est donc extrêmement simple: cuisiner.


    votre commentaire
  • <script type="text/javascript"> </script><script type="text/javascript" src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/show_ads.js"> </script>

     

     

    Les généticiens et les anthropologues sont capables d’effectuer une classification biologique, c’est à dire la classification raciale, des humains.



    Les constatations des anthropologues sont basées sur les considérations observables par chacun, c’est à dire sur les critères morphologiques, anatomiques et physiologiques mesurables (par exemple, couleur de la peau, pilosité, forme du nez etc.). Cette approche scientifique est la plus ancienne.

    La science génétique actuelle est capable de constater qu’il existe des hétérogénéités génétiques importantes entre les races et même entre les ethnies (sous-groupes raciaux qui ont été stabilisés, ou isolés des autres sous-groupes, par le cloisonnement qu’établissent les unités culturelles) ou des homogénéités selon les critères que l’on retient. On observe des polymorphismes qui n’existent que dans certaines populations où ils peuvent d’ailleurs être très fréquents. Un autre aspect de la question est que la structure générale de la variabilité génétique (que l’on peut appréhender par les haplotypes) est plutôt stable dans les grands groupes raciaux et ethniques. En résumé : le patrimoine génétique de chaque individu est unique mais marqué par des structures homogènes en fonction du groupe racial ou ethnique auquel l’individu appartient.

    Chez l’homme on étudie généralement les haplos du chromosome Y, chez la femme ceux de l’ADN mitochondrial. Ce type d’étude a permis de déterminer l’origine géographique des différentes races et des sous-groupes raciaux et leur répartition démographique dans le temps et dans l’espace.

    Voici la carte de répartition des haplogroupes dans le monde : c’est la situation avant les migrations des Européens qui ont démarré au XVIème siècle.

     


    La biologique a beaucoup progressé par l’étude du génome. En allant plus loin que l’anthropologie, c’est par la génétique que la classification biologique des groupes humains est devenue très précise en introduisant l’identification des sous-groupes raciaux par des haplogroupes. Les haplogroupes principaux sont codifiés par des lettres et des variantes secondaires des haplogroupes sont codifiées par des rajouts de chiffres et de lettres [11]. Les Blancs européens appartiennent aux haplogroupes I, N, R1a, R1b etc.

    Les âges approximatifs d’apparition des haplogroupes ont été calculés mais les estimations doivent être considérés avec quelques réserves car la fréquence des mutations est en effet incertaine : de l’ordre de quelques centaines d’années alors que les calculs sont le plus souvent basés sur l’hypothèse d’une mutation qui se maintient tous les 200 ans. Par exemple, d’après ces estimations, les haplogroupes I et K sont apparus dans les mutations qui se sont produites il y a 13 000 à 19 000 ans. Il faut se rappeler que parmi les mutations qui se produisent dans une population, certaines se maintiennent et se propagent à l’intérieur d’un groupe ou au contact d’autres groupes, alors que d’autres disparaissent. Ce qui explique que les principaux groupes raciaux sont constitués de sous-groupes, chacun porteur de variantes. De sorte que ce n’est pas un haplogroupe mais ce sont plusieurs haplogroupes qui caractérisent la race blanche. Les scientifiques ont déterminé l’existence de 23 principales lignées humaines, partagées entre plusieurs groupes raciaux.

    Prenons l’exemple des haplogroupes R. L’ensemble des haplogroupes R, qui présentent tous la mutation M45, correspondent assez précisément à la présence géographique des différents groupes qu’on général on qualifie par le terme de « race blanche » et que l’on rencontre de la Scandinavie jusqu’en Inde (les RxR1). Vous pouvez le constater sur la carte ci-dessus. Le vaste sous-groupe des Blancs spécifiques à l’Europe, que nous appelons les Blancs européens, est identifiable par la présence des mutations M17, M343 etc. (les haplogroupes R1a, R1b etc).

    À l’intérieur du sous-groupe R, qui est l’un des haplogroupes caractérisant les Blancs européens, il est donc possible d’identifier d’autres sous-groupes. Par exemple la mutation P312 définit un sous-groupe (R1b1b2a1b) qu’on peut classer parmi les Blancs ouest-européens.

    Autrement dit : l’examen de certains éléments d’ADN, non pas des éléments pris au hasard, mais des éléments bien défis, qui contiennent l’information pertinente sur l’haplogroupe, permet d’identifier un Blanc européen [12]

    Revenons aux migrations qui ont débuté au centre de l’Asie il y a environ 60 000 ans et qui ont abouti à ce que les groupes humains racialement typés soient présents dans les diverses régions de la planète.

    L’haplogroupe F (M89) est un haplogroupe du chromosome Y. Il est le résultat des mutations parallèle aux haplogroupe B et C. Il est l’ancêtre des haplogroupes G, H, I, J, K ainsi que de leur descendance.

    C’est un halogroupe ancien, apparu avant que ne débutent les migrations d’il y a près de 60 000 ans, qui ont abouti aux différences raciales. Lui ou sa branche de « descendance » caractérisent près de 90 % de la population mâle de la planète. L’haplogroupe F est seulement minoritaire parmi les populations en Afrique, Kazakhstan, Tibet, Mongolie, Japon, Polynésie et chez les aborigènes d’Australie.

    La carte ci-dessous, situe approximativement (car l’endroit précis n’est pas déterminé avec certitude) l’apparition de l’haplogroupe F aux environs de l’Iran actuel. La carte est intéressante en ce qu’elle permet de visualiser la migration des haplogoupes, ce qui correspond aux migrations des groupes humains de l’espèce Homo Sapiens génétiquement distincts et ce qui explique qu’au fil de temps, et au fil des mutations, se sont constitués les divers groupes raciaux de l’espèce humaine actuelle (Homo Sapiens) répartis par zones géographiques.

     



    Revenons sur le fait que parmi les mutations qui se produisent dans une population, certaines se maintiennent et se propagent alors que d’autres disparaissent.

    Chacun connaît le cas de Ötzi, cet Européen préhistorique qui a vécu il y a environ 5000 ans, et dont le corps, momifié et congelé, a été trouvé en 1991 dans les Alpes autrichiennes près d’Ötztal, d’où le nom qu’on lui a attribué.

    Quelques uns des prélèvements effectués sur le corps ont permis aux chercheurs de rattacher son ADN à l’une des lignées humaines correspondant aux Blancs européens actuels : la lignée de l’haplogroupe K. Plus précisément Ötzi appartient à la subdivision K1 de l’haplogroupe K [13]. La lignée K est relativement rare parmi les individus du groupe des européens actuels : dans la région de l’Ötztal elle représente actuellement 31 % de la population. Si on remonte au niveau des pays, il est cependant intéressant de noter que la Belgique est le pays qui a le plus haut pourcentage d’haplogroupe K en Europe (environ 13%). La région de Rhénanie a également un pourcentage élevé d’haplogroupe K. Vu sa forte répartition sur un axe qui va du nord et au sud des Alpes, l’haplogroupe K a très probablement un lien avec les Celtes alpins (La Tène) dont l’habitat était situé sur un axe d’échanges nord-sud traversant les Alpes. Cependant, Ötzi appartient à la subdivision K1 de l’haplogroupe K. Dans leurs recherches effectuées sur les Européens d’aujourd’hui, les généticiens n’ont pas encore trouvé la subdivision K1. La subdivision K1 est une lignée qui s’est éteinte ou qui est trop rare et n’a pas encore été repérée dans la population européenne actuelle.

    Alors faut-il croire, comme le prétendent allègrement de nombreux articles publiés dans la presse, que « Ötzi n’a pas de descendants parmi les Européens actuels » ? Il ne faut pas oublier que l’analyse concerne l’ADN mitochondrial d’Ötzi et porte donc sur la lignée directe des femmes (lignée matrilinéaire). Ce qui est envisageable en vérité, c’est que la mère d’Ötzi n’a pas eu de descendance féminine directe qui se serait prolongée jusqu’à nos jours, mais cela ne signifie pas que Ötzi n’a pas eu de descendants et rien ne permet d’affirmer qu’il n’a pas de descendants parmi les Européens actuels. Il est tout à fait possible que parmi les Européens actuels certains sont des descendants d’Ötzi, donc qu’ils sont porteurs des gènes transmis par Ötzi, mais ces gènes ne sont pas identifiables parmi les quelques séquences très réduites d’ADN sur lesquelles portent les analyses génétiques par haplotype sur ADN-Y et sur ADNmt.

    Les haplogroupes paternels (Y-DNA) et maternels (MtDNA) ne peuvent effectivement pas déterminer le « type racial » d’un individu ni même d’une population : ils permettent de déterminer la filiation raciale uniquement long de la lignée directe d’un sexe, soit la lignée directe des hommes soit celle des femmes. Car les hommes disposent des deux types de ces marqueurs génétiques (l’ADN mitochondrial de la mère (MtDNA) et le chromosome Y du père (Y-DNA)) alors que les femmes possèdent un seul de ces deux marqueurs : l’ADN mitochondrial de la mère (MtDNA). Cette technique de traçage génétique perd toute trace de filiation lorsque par exemple un couple n’a eu que des filles et que chacune de ces filles n’a eu que des garçons : les haplogroupes des enfants de ces garçons ne permettront pas de détecter la filiation avec le couple de leurs arrière-grands-parents car ces derniers ne se situent pas sur la ligne de filiation directe paternelle ou maternelle. Cette technique ne permet donc pas de déterminer la composition raciale d’un individu car elle perd la trace de tous les apports qui se situent en dehors des lignes directes patrilinéaires ou matrilinéaires.

    En revanche, une analyse autosomale (qui prend en compte les 22 chromosomes non sexuels et pas seulement les lignées paternelle ou maternelle) permet de définir les différents groupes biologiques humains (les groupes raciaux) qui présentent des recoupements avec les travaux des anthropologistes.

    Après l’anthropologie, la génétique offre désormais la possibilité avec l’analyse autosomale de déterminer l’identité raciale d’un individu. Pour cause de difficultés technique – ADN fragmenté par la congélation multimillénaire – l’analyse autosomale du génome d’Ötzi a abouti seulement en 2010, soit près de 20 ans après la découverte de la momie congelée [14].

    Retenons pour l’instant que les haplogroupes paternels (Y-DNA) et maternels (MtDNA) permettent uniquement de tracer l’histoire de l’ascendance selon les lignes directes des sexes ce qui aide notamment à déterminer la carte des migrations historiques des groupes raciaux.

    Retenons surtout que la science génétique constate l’existence des races humaines.

    Voici la carte de répartition des haplogroupes présents parmi les Blancs européens.

     



    La répartition sur cette carte représente la situation au début du XXème siècle, avant qu’au milieu du XXème siècle ne commencent des flux d’immigration massive en Europe en provenance d’autres continents.


    Avant d’examiner l’apport de l’analyse génétique autosomale, rappelons nous quelle est l’utilisation de l’analyse génétique sur ADN-Y et sur ADNmt.

    L’analyse génétique de l’ADN-Y (Y-DNA) est l’analyse du chromosome Y, qui est transmis de père en fils uniquement : cette analyse fournit les informations sur la lignée patrilinéaire.

    L’étude de l’ADNmt (mtDNA), transmis par la mère à chaque enfant, tant mâle que femelle, permet de retracer la ligne maternelle directe (mère, grand-mère maternelle, arrière-grand-mère maternelle, etc).

    Nous avons vu que les Blancs européens appartiennent aux haplogroupes, déterminés par l’ADN-Y, suivants : I, N, R1a, R1b etc. Les Noirs appartiennent aux haplogroupes, déterminés par l’ADN-Y, suivants : A, B etc.

    Le problème de ces deux types d’analyses sur ADN-Y et sur ADNmt est qu’ils sont limités uniquement aux deux lignées directes – d’une part en remontant sur la succession des mères, et d’autre part en remontant sur la succession des pères – ce qui ne permet pas d’évaluer l’ensemble des apports génétiques.

    Prenons un exemple concret.

    Une femme de race noire et un homme de race noire s’établissent au sein d’une communauté de race blanche. Eux, et leurs descendants, ont des enfants uniquement avec des géniteurs de race blanche. La femme a une descendance ininterrompue de filles sur 10 générations. L’homme a une descendance ininterrompue de garçons sur 10 générations. Au bout de 10 générations, les descendants se rencontrent et ont un enfant commun.

    L’analyse des haplotypes ADN-Y/ADNmt de cet enfant détermine que par la lignée des hommes c’est un descendant de la race noire, et que par la lignée des femmes c’est également un descendant de la race noire. Mais en vérité, après 10 générations de mélange avec les représentants de la race blanche, l’héritage génétique de cet enfant est constitué de seulement 0,2 % d’apports provenant d’ancêtres Noirs. Les 99,8 % de sa structure génétique proviennent d’ancêtres Blancs, par conséquent il est très majoritairement Blanc, on peut tranquillement le classifier parmi les Blancs.

     

    Mais l’analyse génétique ADN-Y/ADNmt n’est pas capable de déterminer au moins l’appartenance majoritaire d’un individu à une race et encore moins les taux plus précis de participation des divers types raciaux dans la structure génétique d’une personne.

    Elargissons notre exemple : les médias mentionnent parfois que le Président Obama est Noir et parfois qu’il est métis. En vérité, si l’on considère son ascendance, il est métis, à peu près 50 % de Noir et 50 % de Blanc. Alors que, étant donné que sa femme est à peu près à 100 % de race noire, ses enfants peuvent être décrits comme appartenant à la race noire, puisque leur composition raciale les classe majoritairement parmi les Noirs : leur proportion d’héritage génétique est à peu près 75 % de Noir et 25 % de Blanc.

    Une discipline scientifique ancienne est capable de déterminer l’appartenance majoritaire d’un individu à une race : c’est l’anthropologie. Par l’examen d’une série de caractéristiques physiques, l’anthropologie permet de classer un individu dans un groupe ou sous-groupe racial. Ainsi les experts en criminologie sont capables, par l’examen du squelette, de déterminer avec une forte probabilité quelle est la race dominante de l’individu.

    L’analyse génétique autosomale permet également de classer un individu dans un groupe ou sous-groupe racial. La où l’anthropologie examine les caractéristiques biologiques macroscopiques, l’analyse génétique autosomale examine les caractéristiques biologiques microscopiques tout en apportant plus de précision.

    Les médias font souvent la confusion entre les divers types d’analyse génétique et on peut se demander si cela n’est pas intentionnel, dans le but d’attirer avec des titres accrocheurs.

    De sorte qu’on arrive aux interprétations aberrantes faites par les journalistes. Par exemple on voit débarquer une troupe de journalistes dans un village grec, au nord d’Athènes, pour déclarer aux habitants présents dans le café : « les analyses génétiques ont prouvé que vous êtes des Noirs ! ». Il y a eu, il y a des siècles ou des millénaires, un cas de métissage, dont la trace a été conservée dans la lignée directe des femmes ou des hommes, mais ces personnes sont pourtant des Blanc à plus de 99, 99999 % de leurs gènes. Seulement les journalistes ignorent ce fait – pour eux c’est important de faire du sensationnel en interpellant les gens devant les caméras par cette affirmation qui, tout en se référant à la science, n’est qu’une tromperie : « Malgré ce que vous croyez, vous n’êtes pas des Blancs, en vérité les analyses génétiques ont prouvé que vous êtes des Noirs ! ». Et pour confirmer leurs dires les journalistes présentent les résultats des analyses génétiques ADN-Y/ADNmt. Les journalistes devraient pourtant savoir que l’étude des haplogroupes paternels (Y-DNA) et maternels (MtDNA) ne peut pas déterminer le « type racial » dominant d’un individu ni même d’une population.

    Nous avons mentionné qu’une analyse autosomale (qui prend en compte les 22 chromosomes non sexuels et pas seulement les lignées paternelle ou maternelle) permet de définir les différents groupes raciaux et de recouper en gros les travaux des anthropologistes. L’analyse génétique autosomale est donc capable de déterminer l’ascendance principale d’une personne. Ainsi, une personne née de père noir et de mère blanche verra très clairement dans son analyse environ 50 % de gènes de Noir (que les laboratoires dans leurs documents désignent souvent par « Africain sub-saharien ») et 50 % de gènes de Blanc (que les laboratoires désignent souvent par « Européen »).

    Les techniques d’analyse sur le génome et de traitement statistique des données à partir des échantillons de populations étudiées ont été mises au point notamment par l’équipe du professeur Masatoshi Nei (Pennsylvania State University). Parmi ses contributions, qui permettent la définition des groupes raciaux selon les critères génétiques, on peut citer les méthodes statistiques pour mesurer la distance génétique entre les populations (la distance génétique de Nei) et la méthode de reconstruction des arbres phylogénétiques.

    Les diverses techniques mises au point par l’équipe de professeur Masatoshi Nei, et par d’autres scientifiques, ont été utilisées et complétées par des scientifiques dont les recherches concernent la génétique des populations dans des domaines variés, par exemple en médecine [15].

    Dès les premières études sur les groupes de populations basées sur l’analyse autosomale, dans les années 1990, la différentiation en groupes raciaux est apparue comme une évidence. Le graphe suivant – qui résulte d’une étude effectué par les chercheurs de l’équipe conduite par le professeur Luigi Luca Cavalli-Sforza (Stanford University) sur les 9 principaux groupes raciaux (ici, pour les besoins de neutralité de l’étude, ces groupes sont classifiés à priori arbitrairement par leur origine géographique) – schématise le fait que les groupes raciaux sont de point de vue génétique à une certaine distance entre-eux et que les Noirs sont un groupe plus éloigné de l’ensemble des autres groupes. Si l’évolution biologique, cadencée par des mutations génétiques, se poursuivait de façon isolée on verrait dans quelques dizaines de milliers d’années se produire la séparation en deux espèces humaines.

     


    Comme autre exemple d’étude basée sur l’analyse autosomale citons l’étude « Worldwide Human Relationships Inferred from Genome-Wide Patterns of Variation » de 2008, qui à appliqué l’analyse autosomale aux représentants de 51 populations (ethnies) mondiales.

    Les résultats de cette étude ont été schématisés sur le graphique suivant où on peut clairement distinguer sept groupes biologiques : Africains sub-sahariens, Moyen-Orientaux/Méditerranéens, Européens, Asiatiques du Sud/Centre, Est-Asiatiques, Océaniens et Amérindiens. Cela correspond globalement aux cinq « races » habituellement définies par les anthropologistes (Noire, Caucasienne, Mongoloïde (ou Asiatique d’Extrême-Orient), Australoïde, Amérindienne) avec une subdivision des Caucasiens en (Européens, Moyen-orientaux/méditerranéens et Asiatiques du Centre/Sud).

     


    On constate sur cette représentation graphique que l’étude du génome a permis de mettre en évidence une certaine distribution des polymorphismes qui montre la proximité (ou l’éloignement) génétique entre les 51 populations (ethnies) qui ont fait l’objet de l’étude. 

    Sans doute dans le but de masquer, à l’intention du public français, la signification réelle des conclusions scientifiques, cette analyse a été commentée dans les médias français, de manière à ce que l’idée des races humaines soit éliminée, par : « Humanité – Une seule race, mais sept groupes biologiques ». Pourquoi s’exclamer « Humanité – Une seule race » alors qu’en vérité Homo Sapiens est actuellement l’unique espèce humaine, et c’est bien une espèce, et d’autre part pourquoi parler de « groupes biologiques », de « types humains », de « sous-espèces » etc. alors que cela recouvre toujours la notion bien connue de « races » ? Le titre correct aurait été : « Humanité – Une seule espèce, mais sept groupes raciaux ».

    Plusieurs sociétés commerciales proposent des analyses autosomales et, selon les moyens techniques dont elles disposent et selon les dépenses financières que l’on est prêt à consentir, elles peuvent aller plus ou moins loin dans le détail de l’analyse. Ces sociétés présentent le rapport d’analyse en donnant pour le DNA analysé au moins la part des trois principaux regroupements raciaux (Européen, Africain sub-saharien, Est-Asiatique) mais il est possible aussi d’obtenir la répartition plus fine par des sous-groupes raciaux.

    La science génétique progresse et cerne de mieux en mieux la question des groupes raciaux humains. C’est un fait qui est délibérément évacué en France où les médias acceptent, sans tenter de le contredire, le dogme propagé par les néo-lyssenkistes que « les races humaines n’existent pas ».

    Cette situation française, où les néo-lyssenkistes ont imposé leur dictature, explique qu’il y a peu d’ouvrages en langue française, accessibles sur internet, qui exposent – de façon compréhensible par un public large – comment la science génétique permet de déterminer l’évolution de la répartition raciale des groupes humains, du point de vue chronologique et géographique, et comment elle permet de déterminer la composition raciale d’un individu. Le lecteur anglophone, qui s’intéresse à la question de la génétique appliquée à l’étude des races humaines, pourra commencer à élargir sa connaissance en prenant comme point de départ le document « Race and genetics ».

    Dans la partie 5 nous nous intéressons au métissage et à l’évolution des techniques scientifiques utilisées dans la détermination de l’appartenance raciale.

    Au chapitre suivant nous allons illustrer quel est l’apport de l’analyse autosomale dans la détermination génétique de la structure raciale d’un individu.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires